Nourrir son enfant, c’est répondre à ses besoins physiologiques pour qu’il puisse grandir, se développer et apprendre adéquatement. Nourrir son enfant, c’est aussi combler des besoins affectifs et émotionnels. Préparer ses repas et ses collations avec amour vient lui souffler à l’oreille: «Je m’occupe de toi, tu ne manqueras de rien». Quelle formidable occasion d’amorcer une relation solide avec son enfant!
Parmi les membres de sa famille réunis autour de la table, l’enfant se sent entouré. Outre le simple fait de donner des aliments, nourrir devient une relation de confiance et d’affection qui s’établit entre les parents et l’enfant.
La découverte du monde savoureux des aliments commence vers l’âge de six mois. Bébé découvre d’abord les aliments un à la fois, dans leur plus simple expression. Par la suite, il goûte aux saveurs mélangées.
Graduellement, la variété de son assiette s’accroît. La texture de ses aliments évolue jusqu’à ce qu’il mange comme les autres membres de la famille. Au fil des années, il continue d’apprendre à aimer de nouveaux aliments.
À l’adolescence, il prend peu à peu le relais dans le choix et la préparation de ses aliments. Ainsi, il devient en mesure de voler de ses propres ailes, le moment venu.
Chacun son travail!
Pour être bien dans son corps et avoir une relation saine avec la nourriture, l’enfant doit devenir un «mangeur compétent». Ce type de mangeur sait quoi manger, à quel moment et dans quelle quantité en se fiant à ses signaux internes de faim et de satiété. Il sait également goûter et apprécier de nouveaux aliments.
De façon innée, l’enfant possède toutes les capacités pour devenir un mangeur compétent. Il suffit de lui faire acquérir une confiance en ses capacités et de l’aider à les utiliser. Le rôle du parent consiste donc à encadrer, sans contrôler.
La diététiste américaine, Ellyn Satter, a développé une approche concrète afin de guider les parents. Il s’agit de la division des responsabilités qui établit un partage clair des rôles de l’enfant et des parents. Chacun son travail!
Selon cette approche, les responsabilités des parents sont de préparer et de servir des aliments sains et appétissants. Ils doivent établir l’horaire des repas et des collations ainsi que respecter l’enfant dans son rythme, ses goûts et son appétit. Bien sûr, ils doivent donner l’exemple.
Pour sa part, l’enfant devient responsable de choisir les aliments qu’il veut manger parmi ceux offerts. Il doit aussi décider dans quelle quantité il les consomme. Simple et sensé, direz-vous. Certes! Mais cela est pourtant souvent bien loin de la réalité.
Par conséquent, le parent ne doit exercer de contrôle ni sur le choix d’aliments, ni sur la quantité mangée, et ce, qu’il s’agisse de la restreindre ou l’augmenter. Autrement, le parent empiète sur les responsabilités de l’enfant que ce dernier sait très bien assumer.
Contrairement à bien des adultes, l’enfant demeure en contact étroit avec ses signaux internes de faim et de satiété. De plus, il possède l’instinct de se tourner vers les aliments qui lui fournissent ce dont il a besoin. Généralement, il mange donc à la mesure de son appétit.
Il importe aussi de préciser qu’il est tout à fait normal que l’appétit de l’enfant varie d’une journée à l’autre. En le limitant ou le forçant à manger, le parent brouille les signaux internes et risque que l’enfant perde ce précieux contact avec son corps.
Certes, le parent doit respecter les responsabilités de l’enfant. Or, l’inverse est tout aussi vrai : l’enfant doit respecter celles du parent. Il ne doit pas manger à tout moment, mais plutôt lors de repas et de collations prévus par les parents. Il doit également choisir parmi les aliments préparés. Donc, pas de commandes spéciales!
En fait, l’enfant a besoin d’un guide pour lui indiquer une sélection d’aliments et les moments propices pour les manger. Une trop grande liberté nuit à son apprentissage. Graduellement, il apprendra à prendre le relais de façon à voler de ses propres ailes lorsqu’il quittera la maison familiale.
Les bons aliments aux bons moments
Cette approche implique toutefois certaines conditions afin de fonctionner avec succès. Le parent doit tout d’abord établir une structure de repas et de collations : trois repas avec une, deux ou trois collations offertes à des heures régulières.
Avec une telle structure, l’enfant sait qu’il pourra manger à nouveau dans quelques heures. Il se sent à l’aise d’écouter ses signaux de satiété et cesse de manger lorsqu’il n’a plus faim.
Si l’horaire est chaotique, l’enfant préférera peut-être manger un peu plus ne sachant pas quand il aura à nouveau accès à des aliments. S’il peut obtenir de la nourriture à tout moment, il risque de ne jamais avoir vraiment faim aux repas et aux collations. De cette façon, il perd peu à peu le contact avec ses signaux de faim et de satiété. En suivant ces principes simples et logiques, vous donnerez de saines habitudes alimentaires à vos enfants. Quel bel héritage à leur léguer!
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